A propos d’un « aspect actuel et particulier du ‘señoritisme’ » qui suscita, il y a de cela quelques jours, bien des remous…
Passe d’arme aux accents parfois surréalistes… Et qui atteignit le couronnement de son intensité dramatique dans la terrifique formule : « Mais je dois militer et combattre. J'ai deux filles magnifiques qui ne veulent pas mourir » !
Moi qui ai également deux enfants, serais-je ainsi de ces pères indignes, coupable de défaut de militantisme ?
Et de mesurer avec effroi l’abîme de mon inertie… Déserts emplis du sable de ma mauvaise conscience…
Par les sangs !
Vite vite écrire un livre engagé pour me laver l’âme de mes délétères scories dilettantes !
- Ou au moins, ce qui est davantage à ma portée, rédiger un billet cinglant… et aller illico le poster sur Agora Vox (Bon ça c’est déjà fait, et je me souviens m’en être senti ensuite beaucoup mieux… Ce qui tend à prouver que je ne suis pas si mauvais garçon…).
Au passage signer quelques pétitions...
« Mais je dois militer et combattre. J'ai deux filles magnifiques qui ne veulent pas mourir » !
Diantre quelle phrase !
Et aussitôt me jeter en prière ; contrition nécessaire avant, tête basse, de me ranger repenti sous la bannière de Badiou… Ce gourou ci, au moins, n’est pas un mou du genou… Au trou tous les déviants… Le prolixe Zizek, inénarrable zézéyeur, n’a qu’à bien tenir sa langue. Orthodoxie quand tu nous berces entre tes dents…
Hardi mes frères, arborons fiers les couleurs sanglantes de la guilde des redresseurs de torts. Poing dressé !
« Mais je dois militer et combattre. J'ai deux filles magnifiques qui ne veulent pas mourir » !
Je ne me lasse décidément pas de me passer cette dantesque sentence en boucle…
Qui ne sait que les révolutions finissent toujours mal ?… les naïfs, les droits, les purs, les sans tache et autres apôtres de Vérité sans doute.
Mais allons, comme chacun sait, « on ne nettoie pas les écuries d’Augias avec un plumeau » !
« Mais je dois militer et combattre. J'ai deux filles magnifiques qui ne veulent pas mourir » !
Dans son dernier billet, ‘Dansez maintenant !’ V, ayant très opportunément épinglé l’insoutenable saillie, d’une seule phrase me plaça d’un coup devant l’évidence: « Sorties de leur contexte, on imagine très bien ces deux phrases sur le bandeau rouge d’un thriller en promo… ». Mais c’est tout à fait ça , me dis-je !
Et il se trouve qu’au moment même ou je lisais ces lignes j’écoutais un morceau hargneux d’un groupe de metaleux hongrois… Un morceau tiré d’un album aux accents très nietzschéen : What doesn’t kill me…
Et une idée en amenant une autre, je pensai alors naturellement que ce genre de film se doit fatalement d’avoir une musique ‘destroy’ ; des riffs rageurs rehaussés de couplets de « Warriors » !..
Ainsi les paroles éructées par le chanteur d’Ektomorf pourraient sans soucis être endossées par tout bon philosophe militant :
What I feel is pain
So much fucked up fear
And I know it's not real
I will stand on my ground
Nothing, no one brings me down
I fight for what I believe
I will love and live
I will stand on my ground
Nothing, no one brings me down
I fight for what I believe
I will love and live
There is so much
Motherfuckin' thoughts
They wanna make my
Make my head explode
But love will win this war
I will stand on my ground
Nothing, no one brings me down
I fight for what I believe
I will love and live
I will stand on my ground
Nothing, no one brings me down
I fight for what I believe
I will love and live
There is so much inside
I give you all
There is so much inside
I give you all
Poing dressé compagnons !