Entretiens - A voix nue.
Je suis tombé par hasard sur une très belle série d’émission en compagnie du botaniste Francis Hallé. C’était un soir, la troisième semaine de Mai…Ecoutant tout d’abord d’une oreille distraite, vaquant à des occupations de préparation culinaires ; puis tendant l’oreille… Et très vite sous le charme. Subjugué enfin…
Si j’avais entendu parlé de ces fameux " radeaux des cimes ", et que mes souvenirs anciens j’aurai bien été incapable de mettre un nom sur l’auteur d’une telle fantaisie… Mais au-delà du botaniste, Francis Hallé à l’œil et le cœur d’un poètes. Une sensibilité et une acuité à même de transmettre sa passion… Un esprit singulier et personnage atypique… Un franc parler ; des mots simples pour dire des choses d’une profondeur magnifique.
EMISSION 1
Naissance d’une vocation
Durant ses études à la Sorbonne, sur le balcon de sa chambre il y avait un pot de fleur dont il ne s’était jamais occupé. Elle a grandi à donnée des fleurs, puis des fruits. Personne ne s’en était occupé. Elle se débrouillait parfaitement seule. Cela lui apparut magique… Et c’est ainsi qu’il devint botaniste… Mais au lieu de me perdre en de sèches paraphrases, immisçons nous en cet entretien, et écoutons plutôt ce poète des arbres et des plantes nous transmettre sa passion toujours intacte… Ce ne sont ici que des moments glanés au fil de la conversion.
Arbres souterrains
" J’ai vu les plus belles plantes du monde et c’est une source ininterrompue de surprise et d’admiration. Je suis allé récemment en Argentine et j’ai des choses que je ne pouvais pas imaginer. Des arbres souterrains. Ca se présente comme une grande tache des feuilles ; des feuilles et des fleurs qui sortent du sol, c’est tout. Lorsque le feu passe, parce que ça brûle chaque année, il n’y a plus rien. C’est l’hiver. Dès que les pluies arrivent les feuilles ressortent. L’arbre il a grandi un peu. Quand on mesure à quelle allure la tâche s’élargit, on peu calculer l’âge de cet arbre. C’est des milliers d’années ! Des très gros arbres souterrains. Alors moi qui m’étais donné beaucoup de mal pour faire une définition de l’arbre, je peux vous dire que tout s’écroule. "
Qu’est-ce qui vous a fait pencher pour la botanique tropicale ?
" Tout simplement parce que c’est dans les tropiques humides, autour de l’équateur, qu’il y a l’énorme majorité des plantes du monde. On a démontré après que tous les grands groupes de plantes, que ce soit les fougère, les graminées ou les orchidées, c’est né sous les latitudes équatoriales. Et puis, il y a celles qui ont dues restées et qui y sont toujours, et puis quelques plantes, qu’on pourrait dire aventureuses, qui se sont avancées en Europe, et même jusqu’au cercle polaire. Mais c’est une petite minorité. (…) Je vais me permettre un métaphore musicale : imaginez un énorme orchestre qui joue sous l’équateur. Quand vous êtes sous l’équateur vous êtes aux premières loges, vous en profitez pleinement. C’est la faune et la flore. Et puis ici, en prêtant l’oreille, vous entendez du coté du sud un écho très très assourdit. C’est ça qu’on a comme faune et comme flore ici, c’est trois fois rien. Alors c’est sympathique, j’aime bien les plantes d’ici, mais il faut les comprendre comme des émanations très lointaines d’un énorme origine équatoriale ".
Le métier et les études de botaniste
" Dans les années 1990, les études de botanistes ont été supprimées en France. A l’université il n’y a plus de botanique. Il y a encore des travaux sur les plantes, mais c’est très spécialisé ; il faut avoir acquis ailleurs la formation de botaniste. Je trouve ça scandaleux. La botanique n’a pas déméritée, nous avons en France, et notamment à Montpellier, une tradition botanique très ancienne et très vénérable. Je pense que le ministre a été mal conseillé. (…) C’est très grave erreur, et c’est d’autant plus ridicule que a peu près vers la même époque le grand public a commencé à se passionner pour la botanique."
Le sous bois dans les forêts équatoriales (différence forêt primaire et forêt secondaire).
" Ce qui frappe c’est que c’est extrêmement sombre. 0,1% de l’éclairement total. C’est à dire
que c’est comme dans une cave. L’œil s’habitue, mais c’est vraiment très sombre. Une autre chose qui frappe, c’est que c’est totalement calme. Vous levez les yeux, vous voyez la cime qui se balance, donc il y a un alizé très fort la haut, à 50 mètres au dessus de vous, mais là ou vous êtes, vous allumez une cigarette, vous voyez la fumée qui monte tout droit : pas un souffle. C’est compréhensible, il y a une rugosité la dedans qui fait que le vent décent pas au niveau du sol. Qu’est-ce qui frappe aussi ? Les sons. D’ailleurs votre propre voix vous ne la reconnaissez pas. Parce que vous êtes entouré de pleins d’obstacles physiques, sous forme de feuilles ou de branches, et quand vous parlez vous vous dites : mais tiens, qui est-ce qui parle ? C’est pas votre voix. C’est très curieux. Si on est perdu, bon ça c’est pas drôle, mais quand on veux se faire entendre de loin il faut pas crier, parce que ça passe absolument pas. Trois mètres plus loin on ne vous entend plus. Il faut prendre un madrier et taper sur un contrefort. Il faut faire un bruit très sourd, ça s’entend à des kilomètres. Parmi les choses qui frappent aussi, on ne voit pas en faisant un d’animaux. On sait qu’il y’en a. D’ailleurs de temps en temps on sent une bête qui s’enfuit à toute allure en faisant un bruit de feuilles mortes, mais on les voit pas. Alors en regardant de près un tronc d’arbre on s’aperçoit qu’il y’en a plein. Mais ils sont verts ou brun et ils ne bougent pas. Et nous on est sensibles aux mouvements. Si l’animal ne bouge pas, on ne le voit pas. C’est pas du tout dangereux, on y est très bien…. (…) Parmi les idées fausses : dans les belles forêts primaires que j’ai visitées, vous pouvez courir, vous pouvez faire du vélo. Les seuls obstacles sont des bases de troncs énormes, mais sinon le sol est nu. Ca c’est les forêts primaires, attention que ça se fait très rare. C’est une forêt qui n’a pas été abîmée par l’homme, ou alors si elle l’a été, il s’est passé un nombre de siècles suffisants pour qu’elle redevienne primaire : c’est de l’ordre de 7 ou 8 siècles. De temps en temps un arbre tombe, c’est important de le savoir. Il n’y a besoin qu’il y ait du vent. L’arbre tombe : qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? il est investi par une liane qui grandit à toute allure, et puis d’un coup, crac, le poids est excessif et l’arbre tombe. C’est ça les dangers. Mais les animaux pas du tout. Les animaux on est très content de les voir. Il n’y a pas d’insectes dangereux. Dans les forêts primaires y a pas vraiment de danger. (…) Vous pouvez toujours regarder ce qui se passe en haut, là c’est très très curieux. Parce qu’en haut on voit les arbres qui bougent, on voit la faune, très mobile, très brillante. On voit les fleurs, on s’aperçoit que c’est couvert de fleurs, elle sont tout simplement pas en bas, elle sont en haut. Elles sont en haut. Et donc il faut aller en haut. Moi je suis mon idée. Je tiens à voir l’endroit ou il y a le plus de vie sur terre, et maintenant on je sais : c’est les canopées de ces forêts là (…) Le sous bois : pour en profiter pleinement il faudrait faire un mètre par heure. Ceux qui commencent à faire du jogging là de dedans ils voient rien, ils sortent en disant : y a que de la salade verte, ça n’a aucun intérêt. J’en ai vu beaucoup beaucoup. Plus vous allez lentement, plus vous allez voir de choses. Il faut retourner les feuilles, il faut écarter les feuilles mortes, il faut regarder partout. Il faut faire le tour des tiges et des petits troncs. C’est passionnant mais il faut aller très très lentement. Il y a des gens qui exècrent ces forêts. Une chose me frappe, c’est que dans les films grand public, (…) la forêt qu’on vous montre, c’est pas la forêt primaire. C’est la forêt secondaire. Canopée déstructurée, beaucoup de lumière au sol. Evidement des plantes qui poussent, car il fait chaud et humide. Et là vous êtes obligé de tailler votre route à la machette et puis vous avez des insectes en permanence. C’est pas du tout agréable. En plus ça n’a aucun intérêt économique, et sur le plan biologique y a beaucoup moins d’espèces, c’est beaucoup moins intéressant. C’est ça qu’on nous montre au cinéma. J’insiste sur le fait qu’il y’en a deux. La primaire qui est la vraie, hélas il y’en a plus beaucoup, et puis la secondaire, qui est celle que laisse l’homme une fois qu’il a tout… je suis pas tendre pour le travail des êtres humains dans les forêts tropicales, c’est franchement moche !
Le sous bois la nuit
" Ca vaut le coup de voir le sous bois la nuit. Il faut se jeter à l’eau, si je puis dire. J’aime bien. Sortir à 3 heures du matin sans lampe. C’est un spectacle étonnant ! D’abord vous avez un concert de tous les animaux. Le concert démarre quand le soleil tombe. Pendant la nuit c’est extraordinaire. Cependant ce concert il est la haut, il est pas au niveau du sous bois, il est dans la canopée, mais enfin on l’entend très très bien. Et puis il y a des lucioles ; des paquets de lucioles qui clignotent partout en volant. Et puis sur le sol vous voyez, en belle forêt primaire, là où le sol est bien dégagé, vous avez des champignons phosphorescents sous formes de grandes lueurs mauves ou orangées, et ça se déplace, c’est pas stable. Ca s’éteint là, ça s’allume là, ça pulse. C’est très très curieux. "
L’aube
" Il y a ce que les anglais appellent ‘dawn corress’. Le concert s’arrête et c’est uniquement les oiseaux…Toute la faune d’oiseau se met à chanter ".
Sur la littérature scientifique contemporaine (botanique)
" Vous envoyez à une revue un travail scientifique. S’il y a la moindre allusion à ce que vous disent vos sens le papier sera refusé. Ce que nous disent nos sens, c’est considéré comme totalement subjectif, donc entaché de risque d’erreur, et puis à la limite c’est pas de la science. C’est de la poésie, c’est de la philosophie, c’est tout ce qu’on veux. Alors je me bats contre ça. Parce que quand je suis dans une forêt équatoriale, il y a que ce que me disent les sens. Y a rien d’autre. Dans un premier temps, c’est ce que je vois, ce que je sens, ce que j’entend, c’est ça qui compte. Le résultat c’est que les beaux livres consacrés aux forêts équatoriales, je les trouve assez nuls, parce qu’il y a rien de sensuel là dedans. Attendez, pour identifier les arbres, on voit pas les feuilles, elles sont trop haut. Donc on fait une petit blessure avec un couteau, on met l’oreille dessus, la plupart ne font pas de bruit, faut reconnaître, mais de temps en temps il y’en a un qui fait comme un soda, vous entendez les bulles… Ca ça nous permet d’identifier les arbres. On sent l’odeur de la coupe. Alors ça, c’est un excellent critère, mais seulement les odeurs c’est curieux, vous pouvez pas les décrire, vous pouvez juste procéder par comparaison (…) On est obligés de procéder comme ça. Et ça marche. Et c’est très stable, vous retrouvez le même arbre le lendemain, il sent la même chose. Alors quand les revues scientifiques nous censurent parce qu’on fait état du témoignage de nos sens, je me dit qu’ils sont complément à coté de la plaque. Dans un labo, oui. Mais pas en forêt. (…) Il y a un coté faux cul là dedans… Il ont qu’à y aller ils verront bien"
EMISSION 2
Biodiversité
" Dans notre connaissance collective de ce qu’on appelle la biodiversité, il y a une date critique : c’est 1982. Avant 1982 vous demandiez à un naturaliste combien d’espèces il y avait sur la terre et il aurait dit, 3 millions. En 1982 un collègue que je connais bien, Terry Erwin, a fait les premiers travaux de dénombrement des insectes dans une canopée tropicale. Il mettait au niveau du sol un espèce de canon envoyant du gaz toxique, qui montait jusque dans le haut des arbres, et donc les insectes étaient tués et tombaient sur le sol. C’est pas une méthode très élégante, mais quoi qu’il en soit, en faisant ce travail là en un point A puis en allant le faire à un point B à 100 mètres de là, il s’est aperçu que les espèces n’étaient pas les même. Donc ça a fait la base d’un calcul, et en 1982 notre biodiversité terrestre est passée de 3 millions à 30 millions. Un facteur 10. Juste pour quelques heures de travail dans une canopée de forêt équatoriale. Et puis il y a tous les insectes qui meurent et qui s’accrochent, donc c’était par défaut. Il n’empêche que c’est à ce moment là que je me suis dit, c’est la haut qu’il faut travailler ".
Le radeau des cimes
" L’affaire a commencée en 1983 (…) Le gros avantage d’un ballon à air chaud, c’est que la sustentation dans l’air ne dépend pas de la propulsion. Même si vous avez une panne de moteur ça va pas tomber (…) C’est silencieux. La faune ne sait pas que vous êtes là. (…) J’ai commencé par faire des vols en montgolfière seule, avec un panier en osier. Je peux regarder les choses mais ça va trop vite. Le pilote me dit : je ne peux pas ralentir, c’est le vent qui me pousse (…) Si tu veux que m’arrête il faut qu’on dégonfle. Bien je luis dit : dégonfle. Ah non, il me dit, ça je peux pas dégonfler l’enveloppe de mon ballon sur des arbres parce que sinon ça va s’accrocher et on ne pourra plus regonfler. Et là il m’a dit qu’il faudrait une espèce de plate-forme qui entourerait notre nacelle, et sur laquelle je pourrais dégonfler. Et la radeau des cimes au départ c’était ça. (…) Au bout d’un certain temps on s’est dits, mais c’est idiot, pourquoi il fat que notre appareil porte 100 kilos de ballons, il ferait mieux de porter 100 kilos de chercheurs. Il vaut mieux que le ballon s’en aille par en haut. Voilà comment c’est né. On a fait un radeau, et quand il est en place le ballon s’envole et nous on monte travailler là. Ca suppose tout de même un moteur, on ne peux pas faire ça avec une montgolfière classique. (…) En 1989 (….) dirigeable à air chaud, il fait plus de 53 mètres de long. (…) Je vous raconte comment ça se passe : On met ça en place au lever du jour. Simplement, au lever du jour à cette latitude là on est dans la brume. On a une bâche plastique qui nous sert de terrain de décollage. On met le radeau sous le dirigeable (…) Il faut avoir volé la veille et repéré les bons endroits avec un GPS très précis. Parce qu’on peux pas se poser n’importe où. Le dirigeable amène le radeau, l’enfonce un peu dans le sommet des arbres et puis il large ses amarres et il retourne au camp. A ce moment là le radeau est à la disposition des scientifiques, il recouvre une dizaine d’arbres, une quinzaine d’arbres, sans compter les lianes et les plantes épiphytes. Sa surface est de 600 m2 pour 600 kg. Un kilo du m2. C’est vraiment rien du tout pour une forêt. Ca nous permet de tenir sur un milieu qui est assez mou, assez souple.
Quelle impression dans la canopée ?
" D’abord vous ne voyez pas le sol. Vous êtes dans une lumière énorme. (…) Il y a une métaphore marine qui s’impose. Ca bouge, comme un catamaran en haute mer. On est amarrés en permanence, comme sur un bateau en haute mer, car on n’est jamais sûrs que les branches qui nous portent ne vont pas casser. On ne peux pas vérifier la solidité de tout çà. D’ailleurs y’en a plusieurs qui sont passés par dessus bord. Fort heureusement ils étaient attachés, donc ça s’est terminé en rigolade. On n’a jamais eu d’accident (…) On est très sensibles au vent, et quand il y a un grain qui arrive on dit : ça c’est pour nous. Et puis quand le vent arrive, le truc se met à bouger, ça fait comme une espèce de gros bateau. On se réfugie dans une tente…(…) Vous avez l’impression d’être dans un vieux jardin pas très bien entretenu. Il y a des cimes d’arbres et puis il y a des plantes, des lianes qui poussent comme ça (…) C’est le vrai visage de la forêt, c’est pas du tout le sous-bois.
Le premier choc
" C’est drôle de voir les collègues après… Je regardais leur comportement. Ils sortent du trou d’homme et ils sont complètement sonnés. Le gars il s’assoie sur le bord et il essaie de comprendre ce qui lui arrive. Et d’abord il y a cette énorme lumière et puis le vent qui est agréable aussi. Et puis la faune aussi, la faune immédiatement comme des bijoux ; des fleurs partout – c’est ça qui nous manquait en bas. Des odeurs de fleurs indescriptibles. Des roses de juin, de la glycine, des narcisses, et tout ça mélangé. (…) Il faudrait filmer tout ça pendant qu’il est encore temps, pendant qu’il y’en a encore ; parce que la forêt est détruite et que dans les forêts secondaires vous n’aurez pas ça. (…) [Dans la canopée] il y a très grande énergie. (…) La canopée n’est ni hostile ni accueillante. C’est ce qui m’intéresse, elle n’est pas faite pour nous ; elle se moque totalement de la présence de l’être humain. C’est l’altérité. (…) On se fait petit, on essaye de comprendre. C’est d’une complexité monstrueuse. C’est l’endroit au monde où il y a le plus de biodiversité. De très très loin. Même le milieu marin avec les récifs de coraux, ça n’est qu’une toute petite fraction de la biodiversité que nous avons dans la canopée. C’est de l’ordre de 15%. Pas plus ".
Ce qu’on fait – entre autre – dans la canopée
" On récolte des morceaux pour l’analyse de l’ADN. C’est comme ça qu’on a trouvé qu’il y a plusieurs génomes dans le même arbre. (…) La biochimie nous a beaucoup intéressée. On compare les feuilles du bas de la plante et les feuilles du haut, et il y a, à peu près, cinq fois plus de molécules actives en haut qu’en bas. Il y a plusieurs réponses (à cela) : les animaux sont en haut. 75% de la faune est en haut, et dans ce nombre il y a énormément d’herbivores. Donc au niveau de la canopée les plantes doivent se défendre. C’est des molécules dissuasives. Qui peuvent nous servir de molécules à fonction médicinale. Il y a une toxicité qui à faible dose intéresse les médecins.
Une nuit la haut
" Si on a décidé de passer une nuit la haut c’est qu’il fait beau. Donc vous avez le ciel au dessus de vous, sans aucune pollution lumineuse. Vous voyez toutes les étoiles et la voie lactée qui traverse tout ça, c’est absolument génial. Vous regardez au travers du filet et vous avez les lucioles qui clignotent. C’est un spectacle difficile tellement c’est étrange, et tellement c’est beau. N’oubliez pas le concert, qui au début de nuit est à son maximum. Et c’est un concert très étonnant la aussi. Car s’arête d’un coté et ça reprend de l’autre. On a l’impression qu’il y a un chef d’orchestre. Tout d’un coup le vallon devient silencieux et puis c’est la crête qui se met à crier. (…) Et les odeurs aussi… Parce qu’on est entourés de fleurs. C’est pas du tout les odeurs un peu tristouilles du sous-bois, c’est des odeurs magnifiques et la nuit elles sont exacerbées... (…) "
Quel pourcentage reste-il de la forêt primaire ?
" Oh, dans dix ans c’est fini ! "