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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 11:48

 

  

Combien de fois n’avons pas entendu cette fameuse litanie : « les jeux vidéos nuisent à la santé »… Les plus doctes évoquent la cyberdépendance, terme introduit pour désigner l'addiction à l'internet. Avec force littératures et vocabulaire scientifiques, jetés en pâture comme autant d’arguments d’autorité, ils s’en veulent persuader le chaland de base à se tenir éloigné de ces créations terribles des temps post-modernes que sont les jeux vidéo. Chacun s’en mêle : psychologues, psychanalystes, associations de parents, mouvements religieux, etc. Tous ont leur interprétation du phénomène. D’ailleurs les enfants et les adolescents ne sont pas les seuls concernés pas ce mal insidieux : qui n’a jamais vu le tableau effrayant de ces adultes si accro à leur jeu favori, qu’ils en oublient de s’occuper, et de  nourrir même leur progéniture, laissée à l’abandon devant leur dernière console, n’a rien vu.   

 

Ainsi, les jeux vidéo feraient courir à tous ceux s’y étant brûlés les mains des risques terribles. Entre autre, ils seraient facteurs de désocialisation, rendraient irritables et violents, conduiraient encore à se désintéresser des activités sociales dites « normales » : l’école, le travail ou la famille.... Bref ça ferait des adeptes des mondes virtuels des victimes à soigner d’urgence. Des « no-life » au sens fort du terme. Ce discours, si bien réglé, nous ferait presque oublier qu’en France, la première source d’aliénation reste la télévision et le sacro-saint journal de 20 heures. Que dire aussi de ces flashs « d’informations » stéréotypées passées en boucle sur les ondes de radios nationales, de la répétition incessante de la valeur des cours de bourse et des chiffres de la croissance matérielle, comme si l’avenir de chacun en dépendait. Qu’on se pose donc la question. Mais là n’est pas mon propos.

 Laaken

Nier que les jeux vidéo puissent conduire à une dépendance ne tient pas la route, chaque joueur en conviendra. Il est évident que tout excès, en quoi que se soit, est toujours facteur d’une possible aliénation. Mais cette tendance à généraliser et diaboliser en particulier les jeux vidéo, pris dans leur ensemble est ridicule, car réducteur. Il y a autant de sortes de jeux vidéo que de types de films. Est-ce pour autant qu’il faut tous les mettre dans le même sac ? D’ailleurs, à l’émergence de chaque nouvelle technologie, c’est bien connu, éclos son cortège de détracteurs ; ces imprécateurs du « c’était mieux avant », ces apôtres de la « défense des valeurs », si prompt à pointer le délitement de la société… Il n’est qu’à songer au leitmotiv (je ne donnerait pas de nom ici) de ceux  qui n’ont de cesse de fustiger la toile et les blogs, y voyant le déversoir de tous les maux de la terre… Jadis, Léon Bloy, s’indignait de l’invention du téléphone en ces termes : « Je prétend qu’il est immoral de se parler de si loin et que l’instrument susdit est une mécanique infernale. J’en appelle aux gens de bonne fois et d’esprit ferme qui en ont usé. (..)Le téléphone est un attentat très grave, puisqu’il avilit la parole même ». Les exemples sont légions. Ce qui est  à l’œuvre ici, c’est cette vielle peur ;  l’éternelle peur devant la nouveauté.

Loin de moi l’idée  de contredire ces « savants » pointant les effets nocifs des jeux vidéo sur nos circuits neuronaux. Je me contenterai de leur opposer d’autres études démontrant des effets contraires. Ainsi, par exemple, des chercheurs et psychologie comportementale et cognitive ont eu recours, avec un certain succès, à des jeux vidéo pour combattre des phobies (peur panique de monter en avion, arachnophobie, agoraphobie, etc.). D’autres études ont montrées que les certains jeux vidéos avaient un effet positif sur les capacités visuelles et motrices (1). Rien n’est simple ni monolithique.   

 

Quoi qu’il en soit, l’heure tourne, et va me falloir m’arrêter ici dans mon élan… L’enjeu de ce court article n’était pas, initialement, d’ouvrir un débat de fond sur le sujet, mais d’apporter la modeste contribution d’un joueur invétéré et qui y a trouvé son compte. Un témoignage vu de l’intérieur en quelque sorte. Cela sera pour une prochaine fois.

 

En guise de conclusion provisoire :

Par les sangs, imaginez l’effroi à évoquer l’état de ma cervelle : j’écoute Marilyn Manson, je côtoie des Gothiques depuis long  et ça fait plus de vingt ans que je m’adonne à des jeux vidéo – pire j’y ai convertis mes enfants ! Et cela fera presque dix ans que je suis adepte d’un jeu de rôle qui prend toute sa dimension en ligne : « Never Winter Night ». C’est un jeu situé dans l’univers « Donjon & dragons ». Joueur, maître de jeu et mappeur… Autant dire que je vois des elfes et des gobelins à chaque coin de rue… Ceci signe sans doute, pour certains, une pathologie monomaniaque. De mon coté, je n’y ai trouvé que des avantages. Je vous en dirai davantage une prochaine fois. En attendant, je ne résiste pas au plaisir de mettre ici le  « trailer » de l’excellent jeu « Dragon age of origin ».

 

Have fun :)

 

 

 


(1)             Un article général d’introduction sur le sujet, pas fait ici : http://www.canardpc.com/article-27-neuroscience_et_jeux_video___2e_partie.html

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